Définition plus complète du tragique
Approche du genre : en dépit de l'usage banal que l'on fait de cet adjectif, son acception littéraire est exclusivement liée aux rapports que l'homme entretient avec le destin. Le mot "tragédie" est issu des mots grecs tragos (le bouc) et hedia (le chant). Ce "chant du bouc" est en fait la liturgie par laquelle on avait coutume de célébrer Dionysos. Ceci explique que la tragédie soit un genre sacré et n'ait guère d'autre expression que théâtrale. Au contraire du drame, la tragédie repose sur la conscience de la fatalité, contre laquelle se brisent inéluctablement les entreprises humaines. Devant ce conflit perdu d'avance, les sentiments cathartiques du public sont la terreur, la pitié et l'admiration.
Formes dominantes :
Type de texte : théâtral.
les sujets tragiques sont souvent extraordinaires et, volontiers empruntés à la mythologie ou à l'histoire ancienne, ils mettent en scène des personnages aristocratiques qui, pris au piège, révèlent la puissance et la noblesse de leur tempérament (cruauté, héroïsme, sacrifice).
la dramaturgie repose sur un état de crise, que les trois unités classiques condensent à l'extrême. L'action bannit la représentation de l'événement au profit de ses retentissements dans l'âme des personnages.
dans le registre tragique, le langage est noble; l'alexandrin lui prête souvent une solennité qui convient à l'expression de la plainte.
Textes théoriques :
J. Racine : préface de Bérénice - N. Boileau : Art poétique - F. Nietzsche : La Naissance de la Tragédie - Alain : Système des Beaux-Arts - L. Goldmann : Le dieu caché - J.M. Domenach : Le retour du tragique.
Œuvres caractéristiques :
la tragi-comédie (P. Corneille, Le Cid) est "une tragédie qui finit bien";
la tragédie religieuse (R. Garnier, Les Juives) est au XVI° siècle une préfiguration de la tragédie classique. Celle-ci s'épanouit au XVII° siècle (P. Corneille, Polyeucte ; J. Racine : Phèdre) avant de disparaître au siècle suivant malgré les efforts de Voltaire (Zaïre).
Exemple :
l'aveu de Phèdre (J. Racine, Phèdre, I, 4).
source : http://www.site-magister.com/paggenr.htm
NDP : Dans le texte ci-dessus. Phèdre vient de se marier à Thésée lorsqu'elle tombe amoureuse du fils de celui-ci. Pour le repousser elle le fait fuir en se comportant en méchante belle-mère, ce qui fonctionne dans un premier temps, mais lorsqu'il revient à la cour, elle craque et tombe malade d'amour et de culpabilité..
En quoi cette histoire est-elle tragique?
Que remarques-tu sur la forme du texte?
Qui est Jean Racine?